Cannes 2024 en images ©Marco Barada

MARCO BARADA
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Rasoulof en compétition après avoir fui l’Iran

VB. Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof a présenté son film The Seed of the Sacred Fig (Les Graines du figuier sauvage ; Prix spécial du jury) et s’est rendu à la conférence de presse le dernier jour du Festival de Cannes, alors qu’il avait fui son pays il y a seulement quinze jours après avoir été condamné à huit ans de prison. Malgré cela et dans l’attente d’une condamnation définitive, il a décidé de terminer son tournage au début du printemps et s’est ensuite enfui à travers les montagnes vers un pays voisin. De là, il a pu s’envoler pour l’Allemagne, où il s’était déjà rendu il y a sept ans, et, le week-end dernier, il a pu se rendre à Cannes. Avec les jeunes actrices Masha Rostami et Setareh Maleki. Le reste de l’équipe est toujours en Iran et n’a pas pu vivre de la même manière la présentation de ce film, qui est un thriller familial sur fond de la révolte Femme, Vie et Liberté qui a lieu en Iran depuis septembre 2022, avec des images de la répression du régime filmées avec les portables des citoyens. La photographie, comme le reste de cette galerie, est signée par Marco Barada.

 

 

 

 

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Protagonisme ‘queer’ dans le musical ‘Emilia Pérez’

VB. Le réalisateur français Jacques Audiard a réalisé une magistrale comédie musicale queer sur le thème du trafic de drogue et des disparitions au Mexique, avec la protagoniste transsexuelle madrilène Karla Sofía Gascón. Un film qui aurait pu être parfaitement signé par Almodóvar, avec une chorégraphie (Damien Dalet) et une musique (Clément Ducol, Camille, en espagnol) qui font avancer le genre et permettent de mettre l’accent sur la tragédie que vit le pays, mais d’une manière inédite. La distribution est complétée par Zoe Saldaña, Selena Gómez et Adriana Paz (Prix ex-aequo des meilleurs actrices).

 

 

 

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Coppola, ‘Megalopolis’ et Cosima

VB. Francis Ford Coppola présentait son premier long métrage en douze ans, le pharaonique Megalopolis. Avec Adam Driver, Nathalie Emmanuel, Giancarlo Esposito, Aubrey Plaza, Shia LaBeouf et Jon Voight, entre autres. Une œuvre démesurée qui, bien qu’elle semble toujours sur le point de s’effondrer, tient debout grâce à son ambition et à quelques images et idées qui sortent de l’ordinaire. Comme lorsqu’un membre de l’équipe apparaît en chair et en os sur la scène pour donner la réplique à l’Adam Driver de l’écran. Un Francis Ford qui était entouré lors de la conférence de presse d’une bonne partie de sa famille : son fils Roman, en partie réalisateur du film, et ses petites-filles et filles de Sofia, Romy et Cosima (cette dernière juste derrière son grand-père sur cette photo). Une saga complète.

 

 

 

 

 

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Les architectes d’une New York qui tombe comme Rome

VB. Adam Driver (à gauche) est l’architecte Caesar Catalina dans Megalopolis, qui s’oppose au New York de la spéculation urbaine du maire Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito, tout au droite) et veut créer une nouvelle ville avant qu’elle ne s’effondre comme la République et l’Empire romains. Pour ce faire, il a inventé un matériau spécial capable d’arrêter le temps. Autour du maître d’œuvre de ce projet cinématographique, Francis Ford Coppola, à sa gauche Driver et à sa droite son fils Roman, lui aussi pilier de cette aventure dans laquelle son père a mis en jeu une grande partie de ses vignobles californiens.

 

 

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Les ‘aimables’ Plemons, Lanthimos et Stone

VB. Le réalisateur Yorgos Lanthimos poursuit sa déconstruction des bons goûts, pas toujours de la manière la plus judicieuse, et il n’a pas gagné de prix directement pour ses trois histoires de psychopathes dans Kinds of Kindness, mais Jesse Plemons (à gauche) l’a eu comme acteur, jouant avec la sobriété nécessaire pour empêcher ce film de déraper davantage. A gauche, Emma Stone, qui retrouve Lanthimos après Pauvres créatures, semble également s’amuser dans son rôle (attention à son breakdance à la fin du film). Sur la photo, seuls Willem Defoe et Margaret Qualley manquent. Verdict des spectateurs après la sortie du film en salle le 26 juin.

 

 

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Un Barry Keoghan inflammable avec Andrea Arnold

VB. L’acteur britannique Barry Keoghan est sidérant comme père avant l’heure dans Bird d’Andrea Arnold, en vivant dans un squat dans le Kent, au sud-ouest de Londres. Il élève tant mal que bien un fils et une fille, Bailey (Nykiya Adams), qui est le protagoniste de l’histoire. Et qui a une suite avec la mère de Bailey, son acolyte psychopathe et un être mi-humain mi-oiseau. Le tout sur un rythme effréné de rock post-Brexit (Fontaines DC, même s’ils sont irlandais), de dubstep (Burial) et de Coldplay pour une cérémonie de mariage. Keoghan rit d’un peu de tout ici avec la réalisatrice Arnold.

 

 

 

 

 

 

 

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Jia Zhangke et sa muse et épouse Zhao Tao

VB. L’excellent cinéaste chinois Jia Zhangke revient avec Caught by the Tides (Pris par les marées), où avec sa muse et épouse Zhao Tao, il traverse plus de vingt ans d’histoire de son pays en utilisant des coupures des films dont Tao était la protagoniste et de nouvelles scènes tournées pendant la pandémie. Une fresque de l’évolution de la société chinoise soutenue par une histoire d’amour que Jia réinterprète dans ce montage qui revient sur le film Still Life (2006), dans lequel la romance avait pour toile de fond la construction du gigantesque barrage des Trois Gorges.

 

 

 

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Richard Gere, le compte à rebours

Le vétéran Richard Gere a été l’acteur choisi par un autre vétéran, le cinéaste Paul Schrader, pour une sorte de film testament, Oh Canada. Gere y incarne un documentariste en fin de vie, interviewé et qui en profite pour révéler ce qu’il n’est pas en réalité et ce qu’il a été en réalité, même si cela remet en cause sa carrière. Aux côtés d’Uma Thurman et de Jacob Elordi, qui l’incarne dans sa jeunesse, Gere endosse le rôle de ce protagoniste qui s’interroge sur les images qu’il a collectées tout au long de sa vie.

 

 

 

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Le retour ‘gore’ de Demi Moore à ‘The Substance’

VB. Demi Moore, 61 ans, se déplie dans le film de genre The Substance, de la Française Carolie Fargeat, en Margaret Quaelley, 28 ans, pour rappeler qu’elle était une actrice phare des années quatre-vingt-dix. Une histoire d’horreur sur la dictature de la beauté des femmes dans le monde du cinéma, et directement d’Hollywood, qui n’épargne aucune scène gore pour le plaisir des uns et l’irritation de la présence de ce film en compétition pour les autres. Et qui sera certainement l’une des vedettes du prochain festival catalan d’horreur de Sitges. Si vous ne restez pas jusqu’à la fin de la projection, vous ne pourrez pas donner votre avis.

 

 

 

 

 

 

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George Miller et sa ‘Furiosa’ Anya Taylor-Joy

VB. Le roadrunner George Miller a présenté un nouveau chapitre de la saga Mad Max : Furiosa hors compétition. Il revient sur la jeunesse de la protagoniste du précédent volet acclamé, Fury Road (2015), interprétée par Charlize Theron. Dans le cas présent, il a opté pour la jeune Anglo-Argentine Anya Taylor-Joy. Les courses folles à travers le désert (australien) continuent d’être la base du film, dans un prisme résolument féminin, qui est déjà dans les salles du monde entier.

 

 

 

 

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Cate Blanchett, en chancelière allemande dans ‘Rumours’

VB. Hors compétition, Cate Blanchett est l’une des protagonistes de l’hilarant Rumours, un film collectif des Canadiens Guy Maddin, Evan et Galen Johnson, dans lequel elle incarne la chancelière allemande dans une satire des sommets de grands dirigeants, en l’occurrence un G7 en Allemagne. Le film commence sur ce ton ironique et se transforme en film de genre pour mieux souligner les contradictions dans lesquelles vit le monde occidental. Le casting comprend également Alicia Vikander (présidente de la Commission européenne), Denis Ménochet (président français) et Nikki Amuka-Bird (présidente des États-Unis). Saine proposition.

 

 

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Jonás Trueba et son ‘Volveréis’, lauréat de la Quinzaine

VB. Le réalisateur madrilène Jonás Trueba trouve de plus en plus d’écho en France, et la preuve en est que son nouveau film Volveréis (sortie en France le 28 août comme Septembre sans attendre) a remporté le prix Label Europa Cinemas à la Quinzaine des cinéastes. Cette section extérieure du Palais des Festivals, qui ne décerne officiellement aucun prix, attribue des prix parallèles, et celui-ci est le plus important. Nous publierons cet été la rencontre que nous avons eue avec lui au bord de la plage, mais nous pouvons déjà dire que dans ce nouveau film, il est capable de continuer à remettre en question son travail avec son équipe habituelle (son partenaire Itsaso Arana, Vito Sanz… ), tant du point de vue de sa vie de couple que de son expérience cinématographique. Et, en plus, avec l’apparition surprise de son père, Fernando Trueba.

 

 

 

 

 

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Le prolifique Quentin Dupieux a ouvert le bal avec ‘Deuxième acte’

VB. Le prolifique Quentin Dupieux (le barbu) enchaîne les films (même s’ils ne durent guère plus d’une heure) et, après la première française en début d’année de son hilarant Daaaaaaaali ! (tourné sur la Costa Brava catalane), il a ouvert le Festival de Cannes hors compétition avec Le deuxième acte. Il s’agit d’une nouvelle réflexion sur le cinéma avec un casting français exceptionnel : Raphaël Quenard, Léa Seydoux (ces deux-là sur la photo), Vincent Lindon, Louis Garrel…

 

 

 

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Bayona, parmi les neuf membres du jury officiel

VB. Pour compenser l’absence de tout film hispanique dans la sélection officielle du Festival de Cannes, à l’exception de la comédie musicale en espagnol Emilia Pérez du Français Jacques Audiard, le délégué général du festival, Thierry Frémaux, a appelé le Catalan Juan Antonio Bayona à faire partie des neuf membres du jury de la compétition officielle. Le réalisateur de Le Cercle des neiges (finaliste aux derniers Oscars) se rend pour la première fois à la Mecque du cinéma, mais en tant que juge. On le voit ici avant le début de la compétition, devant l’hôtel Martínez, prenant place au milieu d’un jury divers et varié en termes d’origines.

 

 

 

 

 

 

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Greta Gerwig, le rythme de La Palme

VB. Vêtue d’une robe futuriste, d’un corset et d’énormes talons, la cinéaste et actrice américaine Greta Gerwig a donné le tempo devant l’hôtel Martinez le 13 mai, la veille de l’ouverture du Festival de Cannes 2024 dont elle était la présidente du jury. Sa Barbie féministe lui a valu ce rôle de chef de file dans l’attribution de la Palme d’or, en pleine mutation du cinéma d’auteur mondial.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Tapis rouge pour Messi, le chien de La Palme 2023

VB. Et pour clore cette galerie de photos de Cannes 2024, rien de mieux que le chien d’Anatomie d’une chute, la Palme d’or 2023 de Justine Triet, appelé Messi. Nous n’avons jamais parié sur ce film, mais il a connu une carrière spectaculaire, non seulement en France et auprès du public, mais dans le monde entier, atteignant les Oscars et remportant le prix du meilleur scénario original. Parmi ses protagonistes, Messi, qui a accompagné Triet lors de sa tournée américaine, est revenu cette année avec tous les honneurs sur le tapis rouge.

 

 

 

* Spécial Festival de Cannes 2024

 

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