‘French Cops 2023’, la police qui ne danse pas

VICENÇ BATALLA. Comme c’est malheureusement devenu l’habitude, cette année a été pire que la précédente. En termes de guerres, nous avons ajouté celle de Gaza à celle de l’Ukraine et, en 2024, nous pourrions voir l’extrême droite revenir aux États-Unis et se renforcer en Europe. Les politiques de la social-démocratie et de la droite libérale ne parviennent pas à stopper les peurs que le populisme exploite en désignant les immigrés comme les responsables d’une situation économiquement et socialement instable. Et des dérives comme celle du président français Emmanuel Macron, d’abord avec sa réforme controversée des retraites et maintenant avec une loi sur l’immigration qui a reçu le soutien des députés de l’extrême droite de Le Pen, contribuent à cet état de confusion.

VICENÇ BATALLA | Boulevard de Montparnasse de Paris, 31 janvier 2023
VICENÇ BATALLA | Boulevard de Montparnasse de Paris, 31 janvier 2023

L’image de cette liste des meilleurs morceaux de l’année nous l’avons prise le 31 janvier 2023 sur le boulevard du Montparnasse parisien, lors d’une des manifestations contre le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Le restaurant La Rotonde était protégé par la police anti-émeute car il s’agit de l’un des symboles du macronisme, puisque c’est là que Macron a célébré sa première victoire présidentielle en 2017. Ces policiers anti-émeutes étaient présents à chaque manifestation qui passait, jusqu’à ce qu’au bout de quelques semaines, une fumigène réussisse à mettre le feu au premier étage. Heureusement, le feu ne s’est pas propagé.

Cette image illustre bien comment des lieux qui font partie d’un imaginaire populaire sur les différents visages du capitalisme doivent être défendus comme s’il s’agissait de forteresses. Et il est bon de la contrebalancer par une bonne dose de musique actuelle pour détendre les muscles et l’esprit. L’année derrière nous, malgré tout, a continué d’offrir une mosaïque suggestive de toutes sortes de genres que nous avons reliés par des styles mais qui s’accordent et donnent le sentiment d’un monde beaucoup plus diversifié et ouvert que les discours les plus rances ne veulent le faire croire. On y entend de l’anglais, mais aussi du bassa (Cameroun), de l’espagnol, de l’asturien, du catalan, du basque, de l’italien, du tamoul et la langue inventée des Za ! Et, à la fin, il est complété par une dizaine de juteux vidéoclips. Et nous n’écoutons pas le français parce qu’aucun album de cette année n’a été particulièrement remarquable dans cette langue et parce que nous ne voulons pas allonger la playlist, qui dure déjà trois heures. Mais dans la liste des albums non représentés et que nous avons également aimés, il y a des artistes français qui nous accompagnent dans ce va-et-vient et qui contribuent à enrichir les magazines papier et numérique Rockdelux, Les Inrockuptibles et The Wire.

C’est pourquoi nous mentionnons également Le jour et la nuit du réel (Colleen), Jbal Rrsas (Deena Abdelwahed), Perennial (Woods), Messy (Olivia Dean), Love in Exile (Arooj Aftab/Vijay Iyer/Shahzad Ismaily), This Stupid World (Yo La Tengo), 12 (Ryuchi Sakamoto), when the poems do what they do (aja monet), O Monolith (Squid), Formal Growth in the Desert (Protomartyr), Between Worlds (Yves Tumor), Atlas (Laurel Halo), The End of Days (Matt Elliot), Everything Is Alive (Slowdive), Javelin (Sufjan Stevens), Zach Bryan (Zach Bryan), Noches de Media Luna (Conjunto Media Luna), I Thought I Was Better than You (Baxter Dury), My Soft Machine (Arlo Parks), Maps (Billy Woods & Kenny Segal), Toda la vida, un día (Sílvia Pérez Cruz), Pura Sangre (Israel Fernández), Desde flores y entrañas (Mujeres), Cluster I (Mioclono), Me muevo con Dios (Cruz Cafuné), O que nos queda por no decir (Chicharrón), Posdata (dani), el espacio entre (Refree), Más allá (Surfin’ Bichos), Arrecife (Fino Oyonarte), Miramar (Júlia Colom), Gisela (NOIA)…

 

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