‘We’ve Lost Dancing 2021’, par seconde année

VICENÇ BATALLA. La maudite année Covid-19 de 2020 s’est poursuivie en 2021, avec la fermeture de la culture jusqu’à une bonne partie de l’été dans le cas de la France. Et nous avons continué à écouter la musique à la maison, et à essayer de danser sans quitter les quatre murs. Puis, des éclaircies se sont ouvertes dans certaines villes et certains festivals pour pouvoir partager nos corps au rythme des groupes et des DJ. Mais cela n’a pas duré longtemps non plus car, à la fin de l’année, nous nous sommes à nouveau retrouvés cloîtrés pour les fêtes. C’est le sentiment qui se dégage du titre d’ouverture de notre compilation annuelle, Marea (We’ve Lost Dancing), que le musicien londonien Fred again.. a créé pour lancer les mots attristés mais optimistes de Marea Stamper aka The Blessed Madonna (ex-Black Madonna), la DJ de Chicago.

VICENÇ BATALLA | L'invitation sur le T-shirt d'une jeune fille au festival Nuits Sonores de Lyon, en juillet dernier
VICENÇ BATALLA | L’invitation sur le T-shirt d’une jeune fille au festival Nuits Sonores de Lyon, en juillet dernier

Chez les musiciens, cette amertume est perceptible car les morceaux de danse n’explosent jamais tout à fait et il y a la mélancolie d’une chose perdue que l’on veut recréer mais qui ne parvient jamais à être la même. Les chansons sont plus sobres, plus introspectives, jusqu’à ce que quelqu’un vienne tout faire exploser parce que c’est ce que le corps demande. Mais ensuite, les moments de solitude reviennent et nous retournons dans nos pensées et derrière nos écrans, en attendant le jour où tout sera terminé et où nous pourrons à nouveau nous laisser aller.

Comme toujours, de nombreux artistes et chansons qui auraient mérité de faire partie de cette compilation n’ont pu rentrer. Il ne s’agissait pas non plus de répéter une playlist de quatre heures et demie comme l’année dernière, alors que même les cafés n’étaient pas ouverts dans les terres françaises. Cette fois, nous l’avons raccourcie à la moitié. Et il y a une grande variété de genres, échantillon d’un monde qui, malgré la paralysie de la pandémie, continue à évoluer et à devenir de plus en plus grand en termes de son. Avec des morceaux de ce qui doit être des albums majeurs en 2022 (Rosalía, Stromae, Antònia Font… ).

En tout cas, nous voulons mentionner dans cette introduction ces albums qui auraient pu parfaitement intégrer la compilation avec certains de leurs titres afin de leur rendre justice, puisqu’ils n’y sont pas : CARNAGE par Nick Cave & Warren Ellis ; Open the Gates par Irreversible Etanglements (Moor Mother) ; Colourgrade par Tirzah ;  Promises par Floating Points, Pharoah Sanders et la London Symphony Orchestra ; La Contraçeña par Califato ¾ ; Hambre par Kiko Veneno ; La exclusión par Niño de Elche ; Nocturno par Sau Poler ; Fiat Lux par Tarta Relena ; Things Take Time, Take Time par Courtney Barnett ; Departing Like Rivers par Shackleton ; Sympathy for Life par Parquet Courts ; Friends That Break Your Heart par James Blake ; No Sun par Nite Jewell ; Afrique victime par Mdou Moctar ; Tancade par Gaspar Claus ; There Is No End par Tony Allen.

Et à propos des artistes et des chansons qui s’y trouvent, écoutez surtout leurs paroles en différentes langues. À la fin, vous avez une sélection de clips de certaines de ces chansons qui transgressent les codes les plus rances.

 

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